Publié le 16 mai 2024

Une rénovation de salle de bain réussie au Québec repose moins sur les tendances que sur la maîtrise technique de l’étanchéité et le respect des normes pour garantir sa durabilité et sa valeur.

  • La planification de l’aménagement doit respecter les dégagements minimaux exigés par le Code de construction pour assurer confort et sécurité.
  • L’étanchéité est l’étape la plus critique; une défaillance peut entraîner des coûts de réparation dépassant largement l’investissement initial.

Recommandation : Avant même de choisir votre céramique, faites inspecter l’état de votre drain français et validez votre plan d’étanchéité avec un professionnel certifié.

Lancer la rénovation de sa salle de bain est un projet excitant, souvent imaginé comme une simple question de choix esthétiques. On rêve du carrelage parfait, de la vanité moderne ou de cette douche à l’italienne vue dans un magazine. Pourtant, au Québec, transformer cette pièce d’eau relève d’une mission bien plus complexe. Le propriétaire qui s’y aventure pour la première fois découvre rapidement que derrière le décor se cache une véritable science de la performance, un combat stratégique contre l’humidité omniprésente, le froid de nos hivers et les contraintes spécifiques de notre parc immobilier.

On vous conseillera de « planifier votre budget » ou de « choisir de beaux matériaux ». Ces conseils, bien que valables, ne sont que la pointe de l’iceberg. Oublier qu’une salle de bain est avant tout une pièce technique est l’erreur la plus fréquente et la plus coûteuse. La véritable clé du succès ne réside pas dans le style de votre robinetterie, mais dans la performance hygrométrique de l’enveloppe que vous allez créer. Il s’agit de comprendre pourquoi chaque couche de matériau, chaque norme du Code et chaque millimètre de dégagement a une raison d’être, directement liée à la longévité de votre investissement et au confort de votre quotidien.

Cet article n’est pas un catalogue de tendances. C’est votre feuille de route de designer-entrepreneur. Nous allons décortiquer ensemble, étape par étape, les aspects techniques et stratégiques d’une rénovation de salle de bain au Québec. De l’ossature invisible à la touche finale, vous apprendrez à penser comme un pro pour construire un espace non seulement magnifique, mais surtout performant, sécuritaire et bâti pour durer.

Pour naviguer efficacement à travers ce projet complexe, cet article est structuré pour vous guider des fondations jusqu’aux finitions. Découvrez les étapes clés qui transformeront votre vision en une réalité durable et fonctionnelle.

Les règles d’or de l’aménagement d’une salle de bain fonctionnelle (même dans un petit espace)

Avant même de penser aux matériaux, la réussite d’une rénovation de salle de bain repose sur un plan d’aménagement intelligent. Une salle de bain fonctionnelle n’est pas une question de superficie, mais d’ergonomie et de respect des normes. Au Québec, le Code de construction impose des distances minimales qui ne sont pas de simples suggestions, mais des garanties de confort et de sécurité. Ignorer ces règles peut rendre votre nouvelle salle de bain impraticable et non conforme, un problème majeur lors de la revente.

La règle de base est de prévoir un espace de circulation fluide. Il faut garantir des dégagements suffisants devant chaque appareil sanitaire. Voici les distances clés à mémoriser pour votre plan :

  • 30 pouces (76 cm) minimum de dégagement devant la baignoire, la douche et le meuble-lavabo.
  • 30 pouces (76 cm) minimum d’espace libre devant les toilettes.
  • 15 pouces (38 cm) d’espace libre de chaque côté de l’axe central de la toilette jusqu’à l’obstacle le plus proche (mur, vanité).
  • 21 pouces (53 cm) minimum d’espace libre devant le lavabo pour une utilisation confortable.

Dans les petits espaces, typiques des plex ou des condos montréalais, chaque centimètre compte. L’optimisation devient un art. Il faut ruser en utilisant des solutions compactes : une vanité suspendue ou de faible profondeur (45 cm), une toilette murale qui dégage le sol, ou une douche en coin avec une porte coulissante plutôt qu’pivotante. Pensez également à la verticalité : des étagères ou des armoires murales permettent d’exploiter la hauteur sous plafond (qui doit être d’au moins 80 pouces, soit 203 cm) sans empiéter sur l’espace vital.

Ce schéma illustre parfaitement comment des choix judicieux de mobilier peuvent transformer une contrainte d’espace en une opportunité de design intelligent.

Aménagement optimisé d'une petite salle de bain avec solutions de rangement vertical et sanitaires compacts

Étude de cas : Optimisation d’une salle de bain de 5m² dans le Plateau Mont-Royal

Un projet concret dans un plex du Plateau a démontré l’efficacité de ces principes. En transformant une salle de bain en corridor de 5m², le défi était majeur. La solution a consisté à intégrer une vanité suspendue de 45 cm de profondeur, une toilette murale compacte, des rangements verticaux jusqu’au plafond et une douche en coin avec porte coulissante. Le résultat, validé par une analyse d’aménagement fonctionnel, est un gain de 35% d’espace utilisable, tout en respectant scrupuleusement les dégagements de 30 pouces requis par le Code.

L’aménagement n’est donc pas qu’une question de placement d’éléments; c’est la chorégraphie de vos mouvements quotidiens dans un espace sécuritaire et agréable. Un plan bien pensé est la fondation sur laquelle reposera tout le succès de votre projet.

Douche ou bain : le grand débat qui influence le confort et la valeur de votre maison

Le choix entre une douche et un bain est bien plus qu’une préférence personnelle; c’est une décision stratégique qui impacte directement le coût de votre rénovation, votre routine quotidienne et la valeur de revente de votre propriété. Au Québec, où les familles constituent une part importante du marché immobilier, la présence d’au moins une baignoire dans la maison reste un critère de recherche majeur. Supprimer l’unique bain pourrait donc freiner certains acheteurs potentiels.

Cependant, pour une résidence principale où le confort prime, une grande douche à l’italienne peut offrir une expérience de luxe et d’accessibilité supérieure. En termes d’investissement, le jeu en vaut la chandelle. Selon les experts en immobilier québécois, une rénovation de salle de bain bien exécutée permet de récupérer entre 75% et 100% de son coût lors de la revente. Le choix entre douche et bain doit donc être pesé en fonction de votre style de vie et de votre horizon de vente.

Les coûts et la durée des travaux varient considérablement. Un bain en alcôve standard est l’option la plus économique et rapide à installer. À l’inverse, une douche en céramique ou, encore plus, une douche à l’italienne sans seuil, représente un investissement plus conséquent en temps et en argent, notamment à cause des travaux d’étanchéité complexes qu’elle requiert. Le bain autoportant, très tendance, se situe entre les deux mais exige souvent des modifications de plomberie coûteuses.

Pour vous aider à visualiser l’impact financier de cette décision, le tableau suivant présente une comparaison des coûts et délais moyens pour différentes installations au Québec. Cette analyse comparative des prix est un excellent point de départ pour votre budget.

Comparatif des coûts d’installation douche vs bain au Québec en 2024
Type d’installation Coût standard Coût haut de gamme Durée des travaux
Douche en céramique 6 000 $ 12 400 $ 3-5 jours
Bain en alcôve 1 200 $ 3 000 $ 1-2 jours
Bain autoportant 2 500 $ 8 000 $ 2-3 jours
Douche à l’italienne 8 000 $ 15 000 $ 5-7 jours

En fin de compte, la meilleure décision est celle qui équilibre vos besoins immédiats, votre budget et la stratégie à long terme pour votre propriété. Si vous avez deux salles de bain, transformer l’une en espace douche luxueux tout en conservant un bain dans l’autre est souvent le compromis idéal.

L’étanchéité de votre salle de bain : l’étape invisible que vous ne pouvez absolutely pas rater

S’il y a une seule étape où aucune économie ne doit être faite, c’est bien l’étanchéité. C’est le cœur technique de votre salle de bain, la barrière invisible qui protège la structure de votre maison contre les infiltrations d’eau, la moisissure et la pourriture. Une défaillance à ce niveau peut causer des dommages catastrophiques, bien plus coûteux que la rénovation elle-même. C’est l’assurance-vie de votre investissement.

Au Québec, avec nos grands écarts de température, la gestion de l’humidité et de la condensation est un enjeu majeur. La vapeur d’eau cherche toujours à s’infiltrer dans les murs. Le système d’étanchéité ne se résume pas à poser des joints de silicone; c’est un assemblage multicouche méticuleux. L’erreur commune est de croire que la céramique et son coulis sont étanches. C’est faux. L’eau finit toujours par passer. La véritable protection se trouve derrière le carrelage.

Dans le climat québécois, une mauvaise étanchéité de salle de bain peut causer des dommages de 15 000 $ à 30 000 $ en seulement 2 ans, surtout au sous-sol où l’humidité peut masquer des problèmes de fondation.

– Association des professionnels de la construction du Québec (APCHQ), Guide technique des meilleures pratiques 2024

La mise en œuvre d’un système d’étanchéité performant suit un protocole strict. Il commence par le bon substrat : les panneaux de gypse standards (placoplâtre) sont à proscrire dans les zones humides. On doit leur préférer des panneaux de fibro-ciment (type Durock ou Permabase) ou des panneaux spécifiques résistants à l’eau. Sur ce support, on applique une membrane d’étanchéité liquide ou en feuille (comme les systèmes Schluter-KERDI), en portant une attention particulière aux coins et aux jonctions, qui sont scellés avec des bandes dédiées.

Votre plan d’action pour une étanchéité à toute épreuve

  1. Préparation du support : Installer des panneaux de fibro-ciment (ex: Durock, Permabase) ou un substrat approuvé pour milieux humides sur toutes les surfaces exposées à l’eau.
  2. Application de la membrane : Poser une membrane d’étanchéité continue (ex: Schluter-DITRA au sol, KERDI aux murs) sur toutes les surfaces à carreler.
  3. Traitement des jonctions : Sceller tous les coins, joints et pourtours (drain, robinetterie) avec des bandes d’étanchéité spécifiques comme le Kerdi-Band.
  4. Installation du pare-vapeur : Ne pas oublier d’installer un pare-vapeur du côté chaud des murs extérieurs pour gérer la condensation interne, un point critique au Québec.
  5. Test de validation : Avant de poser le premier carreau dans une douche, effectuer un test d’inondation de 24 heures pour garantir une étanchéité parfaite du récepteur.

Ne prenez jamais de raccourcis sur cette étape. Engager un carreleur ou un entrepreneur qui maîtrise parfaitement ces systèmes est la meilleure décision que vous puissiez prendre. C’est la différence entre une salle de bain qui durera 5 ans et une qui en durera 30.

Comment bien choisir la vanité et la robinetterie de votre salle de bain ?

La vanité (ou meuble-lavabo) et la robinetterie sont les pièces maîtresses fonctionnelles et esthétiques de votre salle de bain. Leur choix doit allier style, durabilité et praticité. La vanité définit en grande partie le ton de la pièce et constitue le principal espace de rangement. Il est crucial de choisir un modèle dont les dimensions sont proportionnelles à votre espace, tout en offrant le volume de stockage dont vous avez besoin.

Deux grandes options s’offrent à vous : les vanités sur pied et les vanités suspendues. Ces dernières, aussi appelées flottantes, sont particulièrement intéressantes. Elles libèrent l’espace au sol, ce qui crée une impression de grandeur, facilite le nettoyage et permet l’installation d’un plancher chauffant sans obstacle. Dans les bâtiments anciens du Québec, comme ceux du Plateau Mont-Royal avec leurs murs en lattes et plâtre, l’installation d’une vanité suspendue lourde exige une préparation méticuleuse. Il est souvent nécessaire de renforcer le mur en ajoutant des blocs de bois entre les montants pour assurer un ancrage solide.

Cette image met en valeur l’élégance d’une vanité flottante et la sophistication d’une robinetterie moderne, des choix qui définissent le caractère de la pièce.

Vanité flottante en érable avec robinetterie canadienne noir mat dans une salle de bain contemporaine

Étude de cas : Solutions québécoises pour vanités sur mesure

Face aux défis des constructions anciennes, des fabricants locaux offrent des solutions adaptées. Une analyse de projets sur mesure montre comment des entreprises comme Meubles Design, établie à Mirabel, conçoivent des vanités qui tiennent compte de ces contraintes. Leur approche inclut le renforcement des murs avec du contreplaqué, l’utilisation de fixations sur des montants parfois doublés et une quincaillerie renforcée. Le sur-mesure permet d’ajuster parfaitement la largeur et la profondeur du meuble à des espaces hors-normes, pour un coût moyen variant entre 1 500 $ et 4 000 $ pour un modèle double.

Pour la robinetterie, au-delà du design (monotrou, mural, etc.), la qualité des composantes internes est primordiale. Optez pour des marques reconnues offrant des cartouches en céramique, beaucoup plus durables que celles en plastique. Pensez aussi à la finition : le chrome est classique et facile d’entretien, tandis que le noir mat ou le laiton brossé sont très tendance mais peuvent demander plus de soin. Assurez-vous que la hauteur et la portée du bec sont compatibles avec la vasque choisie pour éviter les éclaboussures.

L’art d’éclairer sa salle de bain : le guide pour ne plus jamais mal se raser ou se maquiller

L’éclairage dans une salle de bain est trop souvent négligé, réduit à un simple plafonnier central. C’est une erreur fondamentale, car un bon éclairage est essentiel à la fonctionnalité et à l’ambiance de la pièce. Il ne s’agit pas seulement d’illuminer, mais de sculpter l’espace et de répondre à des besoins précis : un éclairage fonctionnel pour le maquillage ou le rasage, et un éclairage d’ambiance pour la détente. La stratégie idéale repose sur la superposition de plusieurs sources lumineuses.

La zone la plus critique est celle du miroir. L’erreur classique est de placer un seul luminaire au-dessus. Cette configuration crée des ombres disgracieuses sur le visage. La solution optimale est un éclairage croisé : deux appliques murales installées de chaque côté du miroir, à hauteur du visage, ou un miroir avec éclairage DEL intégré. Cela garantit une lumière uniforme et sans ombre, indispensable pour les tâches de précision.

Au-delà de la fonctionnalité, la qualité de la lumière joue un rôle sur notre bien-être, surtout pendant les longs hivers québécois. La température de couleur, mesurée en Kelvin (K), est un facteur clé. Pour un éclairage fonctionnel près du miroir, on privilégie une lumière neutre et proche de la lumière du jour. Des études sur le moral saisonnier montrent que la température de couleur recommandée pour combattre le blues hivernal québécois est de 5000K à 6500K. Pour l’éclairage général ou d’ambiance, une lumière plus chaude (autour de 3000K) créera une atmosphère relaxante.

L’installation électrique dans une pièce humide est soumise à des règles de sécurité très strictes, définies par le Code de construction du Québec. Les luminaires et prises doivent être positionnés en respectant des zones de protection précises autour du bain et de la douche.

  • Zone 0 (dans le bain/douche) : Aucun appareil électrique permis.
  • Zone 1 (jusqu’à 2,25m au-dessus) : Luminaires 12V de classe II seulement.
  • Zone 2 (60cm autour) : Luminaires de classe II avec indice de protection IPX4 minimum.
  • Les prises de courant doivent être de type DDFT (GFCI) et installées à au moins 1m des zones d’eau.
  • Tous les appareils doivent être certifiés CSA pour une utilisation en milieu humide.

Pensez à installer des gradateurs sur toutes les sources lumineuses. Cet ajout peu coûteux vous donnera une flexibilité totale pour passer d’un éclairage vif et énergisant le matin à une ambiance tamisée et reposante le soir.

Votre salle de bain version 2.0 : comment la transformer en spa personnel

Une fois les bases fonctionnelles (aménagement, étanchéité, éclairage) maîtrisées, vous pouvez élever votre projet et transformer votre salle de bain en un véritable sanctuaire de bien-être. L’idée de « salle de bain spa » n’est plus un luxe inatteignable; c’est une approche d’ingénierie de confort, où la technologie améliore l’expérience quotidienne, un atout particulièrement apprécié durant les rudes hivers québécois.

L’élément le plus plébiscité est sans contredit le plancher chauffant. Imaginez sortir de la douche et poser les pieds sur un sol chaud et douillet. Au-delà du confort absolu, un plancher chauffant électrique (comme le système Schluter-DITRA-HEAT) distribue une chaleur radiante uniforme et peut même permettre de réduire le chauffage principal de la maison, générant des économies. Son coût est devenu très accessible et son installation s’intègre parfaitement dans une rénovation.

D’autres améliorations peuvent compléter cette transformation. Une douche effet pluie avec un système thermostatique maintient une température d’eau constante et précise. Un banc de douche chauffant, un chauffe-serviettes, ou même un système de haut-parleurs Bluetooth intégrés contribuent à créer une expérience immersive. La domotique, avec des systèmes québécois comme Sinopé, permet de programmer des scénarios : tamiser les lumières, lancer une liste de lecture et démarrer le plancher chauffant d’une simple commande vocale.

Étude de cas : Transformation spa nordique à Brossard

Un projet mené par RÉNO M3 à Brossard illustre parfaitement cette approche. Une salle de bain standard de 100 pi² a été métamorphosée en espace spa nordique. Le projet incluait un plancher chauffant, une douche effet pluie, un banc en céramique chauffant et un éclairage programmable. La particularité québécoise de ce projet est l’intégration d’un récupérateur de chaleur des eaux grises (ThermoDrain). Ce système, qui préchauffe l’eau froide avec la chaleur des eaux évacuées, permet jusqu’à 42% d’économie sur le chauffage de l’eau et est admissible au programme provincial Rénoclimat.

Ces améliorations ont un coût, mais elles ajoutent une valeur considérable à votre qualité de vie et à votre propriété. Le tableau suivant, basé sur des données du marché québécois, détaille l’investissement requis pour certaines de ces options populaires.

Options de confort et leurs coûts au Québec
Amélioration Coût matériaux Coût installation Économie potentielle
Plancher chauffant électrique 3-5 $/pi² 8-12 $/pi² ~15% sur chauffage
Pomme douche effet pluie 300-1500 $ 200-500 $ Jusqu’à 30% eau chaude (avec aérateur)
Système domotique (ex: Sinopé) 500-1200 $ 300-600 $ ~20% électricité (éclairage)
Récupérateur chaleur eaux grises 800-1200 $ 400-700 $ Jusqu’à 42% eau chaude

Transformer sa salle de bain en spa n’est donc pas qu’une question d’esthétique, mais un investissement intelligent dans le confort, le bien-être et l’efficacité énergétique de sa maison.

Le secret d’un sous-sol sans humidité : le duo drain français et imperméabilisation

Cela peut sembler étrange de parler du sous-sol dans un guide sur la salle de bain. Pourtant, c’est une connexion vitale que de nombreux propriétaires ignorent. Rénover une salle de bain, surtout si elle se trouve au sous-sol ou au rez-de-chaussée, sans s’assurer de la santé de l’enveloppe du bâtiment est une erreur stratégique. L’humidité est l’ennemi public numéro un de nos maisons québécoises, et sa source la plus insidieuse provient souvent des fondations.

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Le drain français (ou drain de fondation) est le gardien silencieux de votre sous-sol. Ce système de tuyauterie perforée, enterré le long des semelles de fondation, a pour rôle de capter et d’évacuer l’eau du sol avant qu’elle n’exerce une pression hydrostatique sur vos murs. Un drain bouché ou défaillant est la porte ouverte aux infiltrations d’eau, à l’humidité excessive, à la moisissure et à l’efflorescence (dépôts blanchâtres sur le béton). Investir des milliers de dollars dans une nouvelle salle de bain sur une fondation humide est tout simplement insensé.

Avant d’entreprendre des travaux majeurs, un diagnostic s’impose. Certains signes ne trompent pas : odeur de moisi, taches d’humidité au bas des murs, peinture qui s’écaille. Une inspection par caméra du drain peut confirmer son état pour un coût modique (300-500 $). Si le drain est en fin de vie, son remplacement est une priorité absolue. Bien que coûteux, c’est un investissement nécessaire pour protéger la valeur et l’intégrité de votre maison. Au Québec, le coût de remplacement d’un drain français défaillant peut atteindre 8 000 $ à 15 000 $, un montant qu’il vaut mieux prévoir avant la rénovation de la salle de bain plutôt qu’après.

L’imperméabilisation des murs de fondation est le complément indispensable du drain. Elle consiste à appliquer une membrane étanche sur la surface extérieure des murs du sous-sol pour bloquer toute infiltration d’humidité. Ce duo, drain et membrane, assure une performance hygrométrique optimale pour toute la maison.

Check-list : Diagnostiquer votre drain français avant de rénover

  1. Inspecter visuellement : Rechercher la présence d’efflorescence (poudre blanche) sur les murs en béton du sous-sol.
  2. Sentir l’air : Détecter les odeurs caractéristiques de moisi, de terre humide ou de renfermé.
  3. Mesurer l’humidité : Utiliser un hygromètre pour mesurer le taux d’humidité au bas des murs (il devrait être inférieur à 12%).
  4. Vérifier les fissures : Examiner les fissures de fondation visibles de l’intérieur, qui sont des points d’entrée potentiels pour l’eau.
  5. Planifier une inspection professionnelle : Faire réaliser une inspection par caméra du drain pour évaluer son état et son fonctionnement.

En somme, considérer l’état des fondations n’est pas une digression, mais la première étape d’une rénovation intelligente et durable. Protéger la base assure la pérennité de tout ce que vous construirez par-dessus.

À retenir

  • Un aménagement réussi respecte les dégagements minimaux de 30 pouces dictés par le Code de construction du Québec.
  • L’étanchéité est non-négociable : elle se fait avec des panneaux et membranes spécifiques DERRIÈRE la céramique, pas avec le coulis.
  • La santé de votre salle de bain dépend de celle de vos fondations. Un drain français fonctionnel est un prérequis à toute rénovation au sous-sol.

Les matériaux qui vont définir les intérieurs de demain : le guide des tendances 2025

Une fois la science de la performance maîtrisée, vient le plaisir de l’esthétique. Le choix des matériaux est ce qui donnera son âme à votre nouvelle salle de bain. Les tendances pour 2025 au Québec marquent un retour aux sources, avec une forte emphase sur l’authenticité, la durabilité et la mise en valeur des ressources locales.

La céramique reste la reine de la salle de bain, mais elle se réinvente. La tendance est aux carreaux de très grand format (24×48 pouces ou même plus grands). Leur principal avantage, au-delà de l’effet visuel spectaculaire et épuré, est pratique : moins de joints signifie moins de coulis à nettoyer et à entretenir, un atout majeur dans nos environnements humides. Les textures naturelles sont à l’honneur, avec des imitations de pierre, de béton ou de bois plus réalistes que jamais. Les couleurs s’adoucissent, avec une palette de tons terreux, de verts sauge et de grèges qui inspirent le calme.

Les tendances 2025 au Québec privilégient le retour aux matériaux locaux : l’ardoise de l’Estrie, le granite de Rivière-à-Pierre et les bois de l’Est. Les céramiques grand format 24×48 pouces dominent, réduisant les joints et facilitant l’entretien dans notre climat humide.

– Association des designers d’intérieur du Québec, Rapport annuel des tendances 2025

L’écologie et la santé sont également au cœur des préoccupations. On se tourne de plus en plus vers des matériaux à faible émission de composés organiques volatils (COV) et produits localement pour réduire l’empreinte carbone. Choisir des matériaux québécois ou canadiens, ce n’est pas seulement un geste pour l’économie locale, c’est aussi souvent un gage de qualité et de traçabilité. Cela s’applique aux comptoirs, aux carrelages, mais aussi aux composantes moins visibles.

Étude de cas : Matériaux écoresponsables certifiés pour le marché québécois

L’organisme Écohabitation, une référence en construction durable au Québec, met de l’avant plusieurs choix pertinents pour 2025. Pour les comptoirs, le quartz fabriqué à Montréal par des compagnies comme Caesarstone (2 500-4 000 $ installés) est une option durable. Pour les sols et murs, les carrelages à faible COV de distributeurs québécois comme Céragrès (6-14 $/pi²) sont recommandés. Même les matériaux de structure comme les panneaux muraux Norbord, fabriqués sans formaldéhyde, gagnent en popularité. Selon une analyse d’Écohabitation, opter pour ces matériaux locaux peut réduire l’empreinte carbone d’un projet de 40% par rapport à l’utilisation de produits importés, tout en étant potentiellement admissible à des crédits pour des programmes comme Rénoclimat.

En conclusion, le choix des matériaux est la touche finale qui incarne vos valeurs. En 2025, la tendance est claire : un luxe discret, durable et fièrement local. C’est l’harmonie parfaite entre le beau, le bon et le bien fait.

Réussir la rénovation de sa salle de bain au Québec est donc un exercice d’équilibre. C’est l’art de marier un design qui vous ressemble avec une science de la construction qui protège votre maison. En suivant cette feuille de route, vous avez désormais les clés pour prendre des décisions éclairées, éviter les pièges coûteux et créer un espace qui vous apportera confort, fierté et tranquillité d’esprit pour de nombreuses années. Pour concrétiser votre projet, l’étape suivante consiste à discuter de votre plan avec des professionnels certifiés qui sauront le traduire en réalité, dans le respect des règles de l’art.

Rédigé par Simon Pelletier, Simon Pelletier est un designer d'intérieur passionné par les espaces de vie qui racontent une histoire. Avec 10 ans d'expérience, il se spécialise dans la création d'atmosphères harmonieuses en jouant avec la couleur, la lumière et les textures.