
Votre mise de fonds n’est pas une dépense à minimiser, mais le levier le plus puissant pour définir la performance et la sécurité de votre patrimoine immobilier pour les décennies à venir.
- Atteindre 20 % de mise de fonds n’est pas qu’une économie sur l’assurance ; c’est une stratégie pour accélérer la croissance de votre équité et améliorer vos conditions de financement.
- Des outils québécois comme le CELIAPP sont conçus pour suralimenter votre épargne, offrant des avantages fiscaux qu’il est impératif de maximiser.
Recommandation : Changez de perspective. Abordez chaque dollar de votre mise de fonds non comme un coût, mais comme la première brique de votre futur patrimoine financier.
Pour tout primo-accédant au Québec, la mise de fonds ressemble à une montagne. C’est le chiffre qui obsède, la condition sine qua non qui semble repousser sans cesse le rêve de devenir propriétaire. Le réflexe commun est de se concentrer sur une seule chose : comment amasser le strict minimum le plus vite possible ? On écoute les conseils habituels : couper dans les dépenses, travailler plus, espérer un coup de pouce. Cette approche, bien que compréhensible, passe à côté de l’essentiel.
Cette course pour amasser le montant requis nous fait oublier une vérité fondamentale que tout investisseur aguerri connaît : la mise de fonds n’est pas un simple droit d’entrée. Ce n’est pas de l’argent « perdu » ou un coût à minimiser à tout prix. C’est votre premier investissement, le plus critique de tous. Le montant que vous choisirez d’investir, son origine et la manière dont vous le structurez auront des répercussions directes sur la rentabilité de votre propriété, votre flexibilité financière et votre capacité à bâtir un patrimoine solide pour les 25 prochaines années.
Mais si la véritable clé n’était pas de simplement franchir la ligne d’arrivée, mais de comprendre comment cette mise de fonds peut devenir votre plus grand allié stratégique ? Et si, au lieu de la voir comme un obstacle, vous la considériez comme le levier qui déterminera la performance future de votre actif le plus important ? C’est ce changement de perspective que nous allons explorer.
Cet article n’est pas une autre liste de conseils pour économiser. C’est un guide stratégique pour vous, futur propriétaire, pour vous apprendre à penser comme un investisseur. Nous allons déconstruire les mythes, analyser les options et vous donner les outils pour faire de votre mise de fonds le socle de votre réussite immobilière au Québec.
Pour vous guider dans cette démarche stratégique, cet article est structuré pour répondre à toutes vos interrogations, des concepts fondamentaux aux astuces les plus pointues spécifiques au marché québécois.
Sommaire : La mise de fonds, votre levier d’investissement immobilier initial
- Le chiffre magique des 20% : pourquoi atteindre ce seuil de mise de fonds est une priorité absolue
- Comment trouver l’argent pour votre mise de fonds : 7 sources de financement que vous n’avez pas envisagées
- Le don de vos parents pour votre mise de fonds : les règles à suivre pour que la banque l’accepte sans sourciller
- Vous avez mis toutes vos économies dans votre maison, et maintenant ? Le plan pour rebâtir votre sécurité financière
- Acheter avec une petite mise de fonds : pourquoi cela peut être un calcul gagnant dans un marché haussier
- Objectif mise de fonds : la méthode en 12 mois pour constituer votre apport sans sacrifier votre niveau de vie
- Le calcul exact de votre prime d’assurance prêt hypothécaire : simulez pour économiser
- L’assurance prêt hypothécaire : celle que vous payez mais qui ne vous protège pas
Le chiffre magique des 20% : pourquoi atteindre ce seuil de mise de fonds est une priorité absolue
Le seuil de 20 % de mise de fonds est souvent présenté comme l’objectif ultime pour une seule raison : éviter de payer l’assurance prêt hypothécaire (communément appelée « assurance SCHL »). C’est vrai, mais cette vision est terriblement réductrice. Penser ainsi, c’est voir l’économie, pas l’investissement. La véritable puissance des 20 % réside ailleurs. C’est une décision stratégique qui établit les fondations de votre santé financière pour toute la durée de votre prêt.
Premièrement, l’absence d’assurance n’est pas qu’une économie mensuelle. C’est du capital libéré. La prime d’assurance est un coût irrécupérable qui protège la banque, pas vous. Ce montant, qui peut représenter des milliers de dollars, est ajouté à votre hypothèque et vous payez des intérêts dessus pendant des années. En atteignant 20 %, cet argent reste dans vos poches ou, mieux encore, augmente votre équité dès le premier jour. Selon l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, les primes peuvent varier de 0,6 % à 4,5 % du montant de l’hypothèque. Pour un prêt de 400 000 $, c’est jusqu’à 18 000 $ que vous n’empruntez pas et sur lesquels vous ne payez pas d’intérêts.
Deuxièmement, un ratio prêt-valeur (RPV) de 80 % vous positionne comme un emprunteur de premier choix. Vous accédez souvent à des taux d’intérêt plus compétitifs et à des conditions de prêt plus flexibles. Les prêteurs vous perçoivent comme un risque moindre, ce qui vous donne un pouvoir de négociation accru. Sur un amortissement de 25 ans, une différence même minime sur votre taux représente une économie colossale.
Enfin, et c’est le point crucial pour un investisseur, une mise de fonds de 20 % accélère la création d’équité. Votre équité est la part de la maison qui vous appartient réellement. C’est la différence entre la valeur marchande de votre propriété et le solde de votre prêt. Plus votre mise de fonds est élevée, plus votre équité de départ est importante. C’est cet actif qui vous servira de levier pour de futurs projets : rénovations, achat d’une seconde propriété ou même source de revenus à la retraite. Ne voyez pas les 20 % comme une barrière, mais comme la première et la plus sage de vos décisions d’investissement.
Comment trouver l’argent pour votre mise de fonds : 7 sources de financement que vous n’avez pas envisagées
L’accumulation de la mise de fonds est un marathon, pas un sprint. Si l’épargne personnelle est le pilier, l’investisseur avisé sait combiner plusieurs sources pour accélérer le processus. Au Québec, l’écosystème financier offre des outils puissants, souvent sous-estimés. L’heure est à la créativité financière.
Le véhicule le plus incontournable aujourd’hui est le CELIAPP (Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété). C’est un hybride fiscalement parfait : vos cotisations sont déductibles de votre revenu (comme un REER) et les retraits pour l’achat d’une propriété, incluant les rendements, sont non imposables (comme un CELI). Ce n’est pas surprenant que près de 58 % des premiers acheteurs québécois envisagent de l’utiliser. C’est la première porte à ouvrir.
Le Régime d’accession à la propriété (RAP) reste un classique. Il vous permet de retirer jusqu’à 60 000 $ de vos REER (120 000 $ pour un couple) sans impact fiscal immédiat. La contrepartie est l’obligation de rembourser les fonds sur 15 ans. Le choix entre RAP et CELIAPP dépend de votre situation fiscale et de vos objectifs à long terme.
Voici un aperçu des principaux véhicules d’épargne et d’autres sources à considérer :

- Le CELIAPP : Votre priorité absolue pour son double avantage fiscal.
- Le RAP : Puisez dans vos REER pour un apport conséquent, mais planifiez les remboursements.
- Le CELI (Compte d’épargne libre d’impôt) : L’épargne y fructifie à l’abri de l’impôt et les retraits sont flexibles. Idéal pour compléter.
- Le don familial : Une source majeure, mais qui requiert une documentation rigoureuse (nous y reviendrons).
- L’épargne non enregistrée et les placements : Vendre des actions ou des fonds communs peut cristalliser un gain important. Attention à l’impôt sur le gain en capital.
- Le « sweat equity » (équité par le travail) : Dans certains cas de construction neuve ou d’autoconstruction, les prêteurs peuvent reconnaître la valeur de votre propre travail comme une partie de l’apport.
- Le prêt personnel ou marge de crédit : C’est une option à très haut risque, généralement refusée par les assureurs hypothécaires pour la mise de fonds minimale. À n’envisager que pour *compléter* une mise de fonds substantielle et avec l’accord explicite du prêteur.
Pour mieux visualiser les avantages de chaque véhicule d’épargne, ce tableau comparatif est un excellent point de départ pour votre stratégie.
| Véhicule | Contribution maximale | Avantage fiscal | Remboursement requis |
|---|---|---|---|
| CELIAPP | 8 000 $/an, max 40 000 $ | Déduction + retrait non imposable | Non |
| RAP (REER) | 60 000 $ (depuis 2024) | Report d’impôt | Oui, sur 15 ans |
| CELI | 7 000 $/an (2024) | Croissance libre d’impôt | Non |
Le don de vos parents pour votre mise de fonds : les règles à suivre pour que la banque l’accepte sans sourciller
Le « bank of mom and dad » est souvent le catalyseur qui transforme le rêve d’une propriété en réalité. Au Canada, l’aide familiale est une pratique courante, et un sondage BMO de 2024 révèle que 23 % des parents canadiens envisagent de contribuer au CELIAPP de leurs enfants. Cependant, pour qu’un prêteur accepte ces fonds, il ne suffit pas d’un simple virement. La banque doit avoir la certitude absolue qu’il s’agit d’un don sans condition et non d’un prêt déguisé qui viendrait alourdir votre ratio d’endettement.
L’élément central est la lettre de don. Ce document officiel, signé par le ou les donateurs, est non négociable. Il doit stipuler clairement le montant du don, la relation entre le donateur et le receveur, et surtout, contenir une phrase sans équivoque précisant qu’il s’agit d’un « cadeau non remboursable et sans aucune attente de remboursement futur ». Toute ambiguïté sur ce point peut entraîner un refus de votre dossier de prêt.
Mais la lettre ne suffit pas. Le prêteur exigera également une traçabilité complète des fonds pour se conformer aux réglementations anti-blanchiment d’argent. Le donateur devra fournir des relevés bancaires (généralement sur 90 jours) prouvant que l’argent lui appartenait légitimement avant le transfert. De votre côté, vous devrez fournir la preuve du dépôt de cette somme dans votre propre compte. La transparence est la clé. Le processus doit être aussi limpide qu’une transaction commerciale.
Le timing est également crucial. Le don doit être dans votre compte bancaire bien avant la date de la transaction (idéalement plusieurs semaines). Un transfert de dernière minute soulèvera des questions. En résumé, traitez cette généreuse contribution avec le formalisme d’une opération financière. C’est le meilleur moyen de remercier vos proches et de garantir que leur aide soit acceptée sans friction par l’institution financière.
Votre plan d’action : documenter un don familial pour la mise de fonds
- Obtenir la lettre de don : Assurez-vous qu’elle est signée et précise qu’il s’agit d’un cadeau sans attente de remboursement.
- Collecter les preuves du donateur : Demandez au donateur de préparer ses relevés bancaires des 90 derniers jours montrant l’origine des fonds.
- Documenter le transfert : Conservez une preuve du virement et du dépôt dans votre compte.
- Faire valider par le notaire : Avant la transaction, demandez à votre notaire de réviser la lettre de don pour s’assurer de sa conformité.
- Conserver tous les documents : Archivez précieusement l’ensemble des pièces justificatives pour vos dossiers.
Vous avez mis toutes vos économies dans votre maison, et maintenant ? Le plan pour rebâtir votre sécurité financière
Félicitations, vous êtes propriétaire ! Mais après l’euphorie de la signature chez le notaire, une angoisse sourde peut s’installer : celle de voir son compte en banque vidé. Avoir mis toutes ses économies dans la mise de fonds et les frais afférents est une situation commune, mais dangereuse. Sans fonds d’urgence, la moindre dépense imprévue (une réparation, une perte d’emploi) peut transformer votre rêve en cauchemar financier. La priorité absolue de l’investisseur-propriétaire est donc de rebâtir sa vélocité de capital et sa sécurité financière.
Oubliez l’idée d’épargner passivement ce qu’il reste à la fin du mois. Vous avez besoin d’un plan d’attaque structuré et agressif. L’objectif n’est pas de revenir à votre niveau d’épargne d’avant, mais de constituer un fonds d’urgence solide, équivalent à 3 à 6 mois de dépenses essentielles. Ce fonds est votre nouvelle assurance, celle qui vous protège vraiment.
La stratégie la plus efficace est de « tromper » votre cerveau. Vous vous étiez habitué à mettre une somme importante de côté chaque mois pour la mise de fonds. Ne changez rien ! Continuez de prélever ce même montant, mais au lieu de l’envoyer vers un compte d’épargne-projet, dirigez-le automatiquement vers un compte d’épargne à intérêt élevé distinct, dédié uniquement à votre fonds d’urgence. C’est votre « paiement de sécurité ».
Soyez créatif pour accélérer le processus. Chaque rentrée d’argent inattendue – remboursement d’impôt, prime annuelle, augmentation de salaire – doit être injectée en priorité dans ce fonds jusqu’à ce que l’objectif soit atteint. C’est seulement une fois ce matelas de sécurité reconstitué que vous pourrez rediriger votre capacité d’épargne vers d’autres objectifs, comme des investissements ou des remboursements de capital accélérés.
Étude de cas : la reconstruction du fonds d’urgence d’un couple québécois
Après l’achat d’une propriété de 400 000 $ avec 20 % de mise de fonds, un couple québécois a vu son fonds d’urgence pratiquement disparaître. En appliquant une stratégie en trois phases, ils ont réussi à le reconstituer en seulement 18 mois. D’abord, ils ont généré un mini-fonds de départ de 2 000 $ en vendant des objets non essentiels. Ensuite, ils ont automatisé un virement de 800 $/mois, soit le montant qu’ils épargnaient auparavant pour leur mise de fonds, vers un nouveau compte d’urgence. Enfin, ils ont dédié l’intégralité de leurs remboursements d’impôt et de leur prime annuelle à ce fonds, accélérant drastiquement sa constitution.
Acheter avec une petite mise de fonds : pourquoi cela peut être un calcul gagnant dans un marché haussier
Après avoir vanté les mérites des 20 %, il est temps d’aborder la réalité de nombreux acheteurs : cet objectif est parfois inatteignable à court terme. Faut-il alors attendre des années, au risque de voir les prix de l’immobilier continuer de grimper ? Pas nécessairement. Acheter avec une mise de fonds plus faible (le minimum étant de 5 %) n’est pas un échec, mais un calcul stratégique différent qui peut s’avérer gagnant, surtout dans un marché haussier.
L’argument principal en faveur de cette stratégie est l’effet de levier. En immobilier, vous contrôlez un actif de grande valeur avec un investissement initial relativement faible. Imaginons une propriété de 400 000 $. Si le marché prend 5 % en un an, la valeur de votre maison augmente de 20 000 $. Que votre mise de fonds ait été de 80 000 $ (20 %) ou de 20 000 $ (5 %), le gain en capital est le même. Votre retour sur investissement initial est donc bien plus spectaculaire avec la mise de fonds la plus faible.
Bien sûr, il y a un coût : la fameuse prime d’assurance prêt hypothécaire. C’est le prix à payer pour entrer plus rapidement sur le marché. La question stratégique est donc la suivante : le coût de la prime d’assurance est-il inférieur au gain en capital potentiel que vous perdriez en attendant d’économiser les 20 % ? Dans un marché où les prix augmentent de plusieurs pourcents par an, la réponse est souvent oui. Attendre deux ou trois ans peut signifier devoir payer la maison beaucoup plus cher, annulant potentiellement les économies sur la prime.
Les règles hypothécaires canadiennes en vigueur stipulent qu’une mise de fonds minimale de 5 % est requise pour la première tranche de 500 000 $ du prix d’achat, puis de 10 % sur la portion excédant ce montant. Cette option permet de devenir propriétaire plus tôt et de commencer à bâtir de l’équité grâce aux remboursements et à l’appréciation du marché, plutôt que de continuer à payer un loyer qui, lui, ne construit aucun patrimoine.
Le tableau suivant illustre ce calcul. Dans ce scénario, attendre pour économiser 20 % coûte plus cher en raison de la hausse du prix de la propriété, même en tenant compte de la prime d’assurance.
| Scénario | Mise de fonds | Prime SCHL | Coût initial total | Gain en capital estimé (3 %/an sur 2 ans) |
|---|---|---|---|---|
| Achat immédiat (400 000 $) | 20 000 $ (5 %) | 15 200 $ | 35 200 $ | 24 360 $ |
| Attendre 2 ans (maison à 424 360 $) | 84 872 $ (20 %) | 0 $ | 84 872 $ | N/A |
Objectif mise de fonds : la méthode en 12 mois pour constituer votre apport sans sacrifier votre niveau de vie
L’idée d’économiser pour une mise de fonds peut sembler décourageante, surtout quand on sait que les acheteurs québécois épargnent en moyenne 4 ans pour y parvenir, selon une enquête Léger de 2024. Mais que se passerait-il si vous pouviez compresser ce délai en un plan intensif de 12 mois ? C’est ambitieux, mais possible avec une méthode structurée qui optimise les leviers fiscaux et les sources de revenus, sans pour autant vous obliger à manger des pâtes tous les soirs.
Le secret n’est pas de couper drastiquement dans vos dépenses, mais de maximiser chaque dollar épargné et d’aller en chercher de nouveaux. La première action, non négociable, est d’ouvrir et de maximiser votre CELIAPP. L’argent que vous y déposez génère un remboursement d’impôt qui devient, à son tour, une partie de votre mise de fonds l’année suivante. C’est de l’argent « gratuit » offert par le gouvernement.
Ensuite, il faut passer en mode « attaque » sur les revenus. Cherchez activement une source de revenu secondaire. Pas besoin de lancer une entreprise. Il peut s’agir de freelancing dans votre domaine, de consultation, ou même d’un travail à temps partiel le week-end. L’objectif est de générer un flux de revenus 100 % dédié à l’épargne. Un surplus de 500 $ par mois représente 6 000 $ en un an, qui, placés dans un CELIAPP, deviennent encore plus.
L’automatisation est votre meilleure alliée. Configurez des virements automatiques vers vos comptes d’épargne (CELIAPP en priorité) le jour même de votre paie. Vous épargnez ainsi avant même d’avoir la chance de dépenser. Cette discipline mécanique est la pierre angulaire de tout plan d’épargne accéléré.
Voici un plan d’action en quatre trimestres pour structurer votre année :
- Mois 1-3 : Offensive fiscale. Ouvrez et cotisez le maximum possible à votre CELIAPP. Si vous avez des droits de cotisation REER inutilisés, utilisez-les pour le RAP. Calculez les retours d’impôt que cela générera et intégrez-les à votre objectif.
- Mois 4-6 : Développement des revenus. Identifiez et mettez en place une source de revenu secondaire. Fixez un objectif mensuel réaliste (ex: 500 $) et dédiez-le entièrement à votre mise de fonds.
- Mois 7-9 : Automatisation totale. Analysez vos dépenses et optimisez votre budget. Augmentez le montant de vos virements automatiques bihebdomadaires, synchronisés avec vos paies.
- Mois 10-12 : Consolidation et liquidation. Évaluez vos placements non enregistrés. C’est peut-être le moment de les liquider pour atteindre votre cible. Assurez-vous que tous les fonds sont consolidés et « propres » dans vos comptes, prêts pour l’analyse du prêteur.
Le calcul exact de votre prime d’assurance prêt hypothécaire : simulez pour économiser
Si vous achetez avec moins de 20 % de mise de fonds, la prime d’assurance prêt hypothécaire est une réalité incontournable. Cependant, beaucoup d’acheteurs la subissent comme une taxe obscure sans en comprendre les mécanismes. Or, connaître son mode de calcul peut vous faire économiser des milliers de dollars, parfois en augmentant votre mise de fonds d’un seul petit pourcent.
La prime est un pourcentage du montant total de votre prêt, et ce pourcentage dépend directement de la taille de votre mise de fonds. Les assureurs (SCHL, Sagen, Canada Guaranty) fonctionnent par paliers. Par exemple, selon les barèmes en vigueur, vous pourriez payer une prime de 4 % pour une mise de fonds de 5 % à 9,99 %, mais cette prime chute à seulement 2,80 % dès que vous atteignez le seuil de 10 %. Sur un prêt de 400 000 $, passer d’une mise de fonds de 9,5 % (38 000 $) à 10 % (40 000 $) vous coûte 2 000 $ de plus en apport, mais réduit votre prime d’assurance de 16 000 $ à 11 200 $. C’est une économie nette de 2 800 $ (4 800 $ de prime en moins pour 2 000 $ d’apport en plus).
Au Québec, il existe une subtilité cruciale que beaucoup ignorent et qui peut coûter très cher : la TVQ. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) est une société de la Couronne fédérale, et sa prime n’est pas assujettie aux taxes de vente provinciales. En revanche, les deux autres assureurs majeurs, Sagen et Canada Guaranty, sont des sociétés privées. Leurs primes sont donc taxables au Québec.
Cette distinction est loin d’être anecdotique. La taxe de vente du Québec (TVQ) est de 9,975 %. Sur une prime d’assurance de 15 000 $, cela représente une taxe additionnelle de près de 1 500 $. Le pire ? Cette taxe ne peut pas être ajoutée à votre prêt hypothécaire. Vous devez la payer de votre poche, au moment de la signature chez le notaire. C’est une dépense surprise très désagréable si elle n’a pas été anticipée.
Étude de cas : l’impact caché de la TVQ sur une prime d’assurance au Québec
Un acheteur obtient un prêt avec une prime d’assurance de 20 000 $ via un assureur privé comme Sagen ou Canada Guaranty. Au Québec, il doit ajouter la TVQ de 9,975 % à ce montant. Cela représente une dépense additionnelle de 1 995 $ qu’il doit payer comptant chez le notaire. S’il avait obtenu son assurance via la SCHL, cette taxe n’aurait pas été applicable. Le choix du prêteur et, par conséquent, de l’assureur, a donc un impact direct et immédiat de près de 2 000 $ sur les liquidités de l’acheteur.
À retenir
- Le seuil de 20 % n’est pas une simple économie, c’est une stratégie d’investissement qui accélère la croissance de votre équité et améliore vos conditions de financement.
- Au Québec, le CELIAPP est un outil fiscalement surpuissant. Ne pas l’utiliser au maximum de son potentiel, c’est laisser de l’argent sur la table.
- Acheter avec 5 % de mise de fonds peut être une décision de levier financier intelligente dans un marché haussier, permettant d’entrer sur le marché plus tôt et de profiter de l’appréciation.
L’assurance prêt hypothécaire : celle que vous payez mais qui ne vous protège pas
C’est l’une des plus grandes sources de confusion pour les primo-accédants. Le mot « assurance » est trompeur. Quand vous souscrivez une assurance-vie, vous protégez votre famille. Quand vous assurez votre auto, vous vous protégez contre les accidents. Logiquement, on pourrait penser que l’assurance prêt hypothécaire vous protège en cas de problème. C’est faux. C’est un concept contre-intuitif mais qu’il est absolument vital de comprendre : cette assurance ne protège que la banque.
Si, pour une raison quelconque (perte d’emploi, invalidité), vous n’êtes plus en mesure d’effectuer vos paiements hypothécaires, cette assurance n’interviendra pas pour vous aider. Le processus de défaut de paiement se poursuivra. C’est seulement si la banque doit reprendre votre maison et la vend à perte qu’elle se tournera vers l’assureur (SCHL, Sagen ou Canada Guaranty) pour être remboursée de son manque à gagner. Vous, l’emprunteur, payez une prime pendant des années pour garantir que votre prêteur, lui, ne perdra pas d’argent si vous faites défaut.
Comme le résume parfaitement Desjardins, une institution financière au cœur du marché québécois :
L’assurance prêt hypothécaire permet à votre institution financière d’être protégée si vous ne la payez pas. Cette assurance est généralement exigée lorsque votre mise de fonds correspond à moins de 20% de la valeur reconnue de votre propriété.
– Desjardins, Guide de la mise de fonds pour l’achat d’une maison
Ne confondez jamais l’assurance prêt hypothécaire avec l’assurance-vie hypothécaire ou l’assurance invalidité. Ces dernières sont des produits optionnels (et souvent vendus à fort prix par les banques, il est sage de magasiner) qui, eux, sont conçus pour couvrir vos paiements ou rembourser votre solde en cas de décès ou d’invalidité. L’assurance prêt hypothécaire obligatoire, elle, est un pur mécanisme de protection du prêteur, un coût d’accès au marché pour les emprunteurs avec une mise de fonds inférieure à 20 %.
Comprendre cette distinction fondamentale change votre perception de la prime. Ce n’est pas une protection, mais une surcharge, un « coût du risque » que la banque vous transfère. C’est une raison de plus pour viser stratégiquement le seuil des 20 %, non pas par peur, mais par intelligence financière.
Questions fréquentes sur la mise de fonds et l’assurance SCHL
Qui est protégé par l’assurance prêt hypothécaire SCHL?
Uniquement le prêteur (la banque). Cette assurance ne protège pas l’emprunteur en cas de décès, invalidité ou perte d’emploi. Elle couvre les pertes du prêteur si vous faites défaut et que la vente de la propriété ne suffit pas à rembourser le prêt.
Puis-je éviter l’assurance SCHL avec moins de 20% de mise de fonds?
Non, c’est une obligation légale au Canada pour tout achat de propriété résidentielle de moins de 1 million de dollars avec une mise de fonds inférieure à 20 % du prix d’achat. C’est une condition non négociable pour obtenir un prêt d’une institution financière réglementée.
La prime d’assurance peut-elle être remboursée?
En général, non. C’est un coût unique. Cependant, il existe une exception notable : le programme SCHL Éco Plus. Il offre un remboursement partiel, pouvant aller jusqu’à 25 % de la prime payée, pour les propriétaires qui achètent une propriété écoénergétique certifiée ou qui effectuent des rénovations pour améliorer l’efficacité énergétique de leur maison.